Pourquoi "matlag" pourrait être votre nouveau mot

Les clubs gastronomiques ou "matlag" ont le vent en poupe en Suède. Le concept est très simple : réunissez un groupe d'amis, choisissez un repas à préparer chez l'autre d'entre-vous et remettez ça régulièrement, une fois par semaine par exemple. L'idée est de créer une occasion de passer du temps ensemble, de tester de nouvelles recettes et d'éviter de cuisiner tous les soirs.

Ici, les matlag sont devenus une activité populaire pour les familles avec de jeunes enfants ainsi que pour les étudiants désireux d'élargir leurs horizons culinaires.

Claudio et Gustaf se sont rencontrés à la fac. Ils profitent du "matlag" pour rester en contact maintenant que leurs routes se sont séparées. Ils nous ont invités à une soirée pour nous montrer comment cela marche.

La première étape consiste à faire les courses à l'épicerie du coin avec Claudio.

"Normalement, on décide de ce qui sera au menu une fois au magasin. Tout ce qui est de saison est toujours bon et normalement, moins cher aussi. Cette fois-ci, ce sera asperges et betteraves. Je pense ne jamais avoir travaillé ces produits avant. Ils sont beaux."

Même si le menu est flexible, les garçons aiment s'organiser en se mettant d'accord sur un budget à l'avance et en faisant une cagnotte. Ensuite, les courses sont réparties entre les uns et les autres.

"Le fait de partager les coûts nous permet entre autres de manger des choses que l'on ne mangerait pas normalement, de découvrir de nouveaux plats et aussi de nous offrir un petit extra de temps en temps", explique Gustaf.

Les garçons recommandent de désigner, outre des cuisiniers, un animateur ou DJ, un préparateur de boissons ou des dresseurs de tables. De cette façon, chacun se sent impliqué et personne n'est "de corvée". Prévoyez aussi d'échanger les rôles à chaque matlag, même si tout le monde n'est pas spécialement doué pour la cuisine.

"Nous avons deux garçons dans l'équipe qui ne cuisinent jamais, ils préfèrent s'occuper du vin. Nous nous occupons des ingrédients mais ce sont aussi de véritables boute-en-train. C'est à eux que revient toute la partie animation. En fait, ils cuisinent parfois aussi, pas toujours avec beaucoup de méticulosité mais le résultat est toujours là", dit Claudio.

Nos jeunes sont plutôt des adeptes du freestyle culinaire mais quelques classiques sont au menu car très faciles à réaliser. Comme beaucoup de chefs en manque de temps, Gustaf est un grand fan des plats uniques.

"J'aime bien cuisiner des pot-au-feu copieux, comme un ragoût de bœuf ou du chili con carne car il suffit de tout découper et de laisser mijoter, ce qui laisse du temps pour bavarder ou faire autre chose. En plus, ça revient vraiment pas cher."

Mais il aime beaucoup tester de nouvelles choses aussi.

"Si vous aimez les viandes en sauce, lancez-vous dans les salades et les légumes. C'est moins cher et beaucoup plus facile à cuisiner et à servir. J'adore préparer des pickles parce que cela permet beaucoup de créativité. J'ai déjà réalisé un pickles d'oignons avec de l'anis étoilé que nous avions vraiment envie de tester en dessert."

Enfin, le dressage des assiettes et le service. Comme pour se différencier (du moins par rapport à notre époque estudiantine) et marquer le coup, nos garçons aiment dresser une table façon élégante.

"Généralement, nous nous installons à table pour manger. Mais notre repas n'a rien de formel pour autant ! Il y a la musique, on discute, c'est toute une expérience," explique Claudio.

Un grand merci de nous avoir conviés à votre matlag. Nous avons adoré votre enthousiasme pour la nourriture et la manière dont vous lui donniez une valeur de partage et de retrouvailles. Le plat aux asperges ci-dessous vous tente ?

Réalisé par

Décoration d'intérieur : Emilia Ljungberg
Photo : Andrea Papini